Article sur Alex Barbier « Pornographie d’une ville » et Lettres au pair de F »
paru dans Les inrockuptibles N°557-558-559, aout 2006
Archives mensuelles : décembre 2006
Tout converge à souligner la « force éjaculatrice de l’oeil ».
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On pourrait totalement désesperer de la BD française, si …
Article sur Alex Barbier « Pornographie d’une ville », FRMK 2006
Paru dans Chronicart n° 26 (Juin 2006)
Par Romain Brethes
Classé dans revue de presse
Alex Barbier Chante
découvrez, Alex Barbier en jeune chanteuse néo-réaliste.
Pour ce premier album elle reprend une poignée de chansons des années folles.
Accompagnée et arrangée par le trop rare Pacal Comelade.
Edition limitée, signée et numérotée à 350 exemplaires… édité par le Foyer Laïque de Fillols.
« Un jour, on m’a mis une perruque bleue, et on m’a dit : « Maintenant, te voilà chanteuse réaliste. Cet après-midi, tu répètes, et ce soir tu chantes dans une comédie musicale. »
Disponible en exclusivité sur le site du Frémok
C’est qui déja Alex Barbier?
En guise d’amuse gueule,
Quelques minutes capturées au pied du canigou, lors du festival plouc de bande dessinée, où rappellons le, Alex Barbier fut sacré Pape du Frémok
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interview de Wouter Krokaert et Jeanne le Peillet
Interview réalisée par Mail par Olivier Deprez en Décembre 2006
1.Qui est Wouter Krokaert et qui est Jeanne Le Peillet?
« Wouter est grand et Jeanne est petite. »
2.Comment le choix des dessins s’est-il opéré?
Les dessins montrés dans ce livre, ne sont pas faits pour ce livre. Ce ne sont pas non plus des illustrations pour une certaine histoire. Ce sont des dessins indépendants qui font partie de notre vie quotidienne et qui donnent une image de notre regard sur ce monde qui nous entoure. Il s’agit principalement de dessins que Jeanne faisait quand elle avait entre six et neuf ans, et de dessins que je faisais plus ou moins pendant cette même période. Je sélectionnais des dessins de Jeanne que ses parents gardaient dans des fardes. Ensuite, j’allais à la recherche dans mes propres dessins, d’images qui, d’une façon ou une autre, pouvaient dialoguer avec eux. Régulièrement les dessins changeaient de place, des nouveaux apparaissaient et d’autres disparaissaient, jusqu’au jour où je trouvais que c’était ça que je voulais montrer et que c’était le moment d’aller chercher un éditeur.
3. Ce livre change-t-il la relation à Jeanne et plus largement aux enfants?
Avant de rencontrer Jeanne, en faisant des dessins pour quelques projets éducatifs, j’étais confronté à une image à mon avis fausse, que les adultes ont souvent des enfants. Le résultat était que l’on considérait mes dessins comme trop difficile pendant que moi, je trouvais que je n’allais pas assez loin.
La rencontre avec Jeanne confirmait pour une partie ce que je pensais déjà. Elle avait sept ans quand elle voyait mes dessins pour la première fois et était donc plus jeune que les enfants pour qui j’avais travaillé. Pourtant elle comprenait mes dessins, même si cette fois-ci ils n’étaient pas faits pour des enfants.
Mais notre rencontre ne contenait certainement pas que des confirmations d’attentes et de pensées, parce que Jeanne n’est pas seulement ‘un enfant qui fait ce que les enfants sont censé faire’. Elle me surprenait avec la qualité et la singularité de ses dessins.
Pendant les années où je travaillais sur ce livre, Jeanne a évidemment aussi beaucoup changé et ces changements, je les ai aperçus principalement par ses dessins, parce qu’on se connaît presque exclusivement à travers nos dessins. De cette façon-là, une intimité s’est produite, une intimité basée sur les images qu’on faisait des choses qui nous touchaient et qu’on échangeait.
4. Ce livre appartient-il au corpus de l’illustration pour enfants?
« NON ! »
5.Sinon, comment situer ce livre ?
« C’est un livre pour tout le monde: les pépés, les mémés, les adultes vieux, les adultes jeunes, les adolescents, les enfants, les bébés qui parlent … »
6.La beauté du livre provient indubitablement que jamais le dessin adulte ne songe à imiter le dessin de l’enfant et inversement. Cela révèle-t-il quelque chose de la relation enfant vs adulte ?
Si on reste soi-même, on peut donner quelque chose à l’autre. Une vielle dame peut être très belle par l’histoire et l’expérience qu’elle porte. Si elle commence à se balader en jogging rose avec un Mickey Mouse imprimé dessus, il y a des fortes chances qu’elle deviendra bouffonne. C’est pareil avec les enfants. Ils peuvent nous faire voir les choses d’une autre façon, et nous à eux, mais alors il faut rester honnête.
7.Comment Jeanne Le Peillet réagit-elle à ce livre ?
« Je m’étais pas mis dans la tête qu’il allait sortir. En le voyant (des années après) parmi les autres je ne croyais pas que c’était le « mien ». J’ai été Impressionnée par le livre au milieu des autres.
Il me plait. »
8.Comment Wouter Krokaert réagit-il à ce livre ?
En général, j’aime beaucoup le livre en tant que medium. Réaliser mon propre travail en forme de livre, d’une façon qui me convient, n’a pas été une mince affaire. La plupart des éditeurs ne savaient pas quoi faire avec mon projet, ne savaient pas où le caser, il n’y avait pas de narration, il ne s’agissait pas de deux point de vue sur un même thème, de la section art on l’envoyait à la section jeunesse pour ensuite me le renvoyer. Et puis je l’ai montré à Frémok. Maintenant le livre est là et je trouve qu’il est beau. Je le feuillette régulièrement et il me plait de pouvoir regarder ce travail facilement et quand je veux, et aussi de pouvoir le mettre de côté si je n’ai pas envie de le voir. Quand j’accroche un dessin au mur, après un certain temps, je ne le vois plus. Ce livre, je peux le regarder quand le temps est là.
9.Quels sont les projets de Jeanne Le Peillet ?
« Faire un élevage de cochons d’inde ».
10. Quels sont les projets de Wouter Krokaert ?
Continuer à chercher la beauté en y ajoutant quelque chose de moi-même, en tant que dessinateur, danseur, jardinier, … Peut-être je ferai un autre livre, un jardin, une chorégraphie pour une plante …
Jeanne Le Peillet et Wouter Krokaert
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A propos de Paysages avec Jeanne
Notule à propos de « Paysage avec Jeanne » de Jeanne Le Peillet et Wouter Krokaert, Frémok, Paris-Bruxelles, 2006.
Par Olivier Deprez
Sur la couverture immaculée, l’image d’une fillette et d’un lapin. Des mots également s’inscrivent au-dessus et à droite. Le titre « Paysage avec Jeanne » et le nom des auteurs : Jeanne Le Peillet et Wouter Krokaert. Un texte précise les circonstances de la rencontre entre les deux auteurs : barré « Elle avait sept ans », puis « le jour de notre première rencontre. Elle était assise à côté de sa mère, et sur la table qui nous séparait, il y avait un tas de dessins dans une boîte de carton. »
Le lecteur qui s’arrêterait en ce point aurait déjà un aperçu de l’ensemble du livre, aperçu incomplet certes, mais la couverture en tous les cas esquisse dans ces grandes lignes tout l’enjeu du livre : créer une oeuvre à quatre mains dont deux mains sont celles d’une fillette de sept ans.
L’intérêt du livre de Jeanne Le Peillet et Wouter Krokaert tient en effet dans cette rencontre graphique du monde visuel de l’enfance et du monde visuel de l’adulte. La page devient le lieu de cette rencontre et redistribue ce faisant les catégories esthétiques de notre perception de ce qu’est l’art du dessin.
La modernité nous a sensibilisé à cette redistribution des valeurs : art brut, arts premiers, archaïsme, primitivisme. « Paysage avec Jeanne » s’inscrit indubitablement dans cette déjà longue histoire qui aura remis en cause les catégories et les frontières qui séparent et organisent le monde de l’art. Cependant réduire ce livre à cette grille de lecture serait injuste d’une part et une erreur aussi bien.
Tout d’abord, il faut souligner que le dessin de l’adulte n’est pas influencé par le dessin de l’enfant et inversement. Le graphisme de l’adulte affirme clairement sa maîtrise de l’outil et du support. Il n’y a qu’à s’attarder à étudier l’importance du blanc dans le dessin de Krokaert pour s’apercevoir que l’on est en présence d’un art qui a fait un choix esthétique ferme, choix que seule une pratique réfléchie et adulte autorise. De même, le dessin de l’enfant demeure dans le cadre qui est le sien. Il s’agit bien d’un dessin d’enfant, d’un enfant qui aime dessiner, sûrement, mais les enfants en général aiment dessiner. La singularité du livre ne provient donc pas d’une transgression des frontières du dessin d’enfant et du dessin d’adulte (catégories un peu floues, mais après tout parlantes).
Si ce livre nous touche et si ce livre suscite l’intérêt du lecteur, c’est au fond pour de tout autres raisons. Raisons qui sont suggérées par le titre et par les traits qui barrent l’indication liminaire de l’âge de l’enfant. C’est qu’il s’agit, osons le mot, d’un amour, ou du moins, d’une rencontre amicale de grande intensité. Le tabou qui s’est imposé à nous ces dernières années dans notre relation au monde enfantin nous interdit désormais d’aimer les enfants. N’oublions pas pourtant que « pédophile » signifie au sens propre du mot : qui aime les enfants. Notre société qui est autant schizophrène qu’elle est paranoïaque détruit le sens des mots (et ce faisant, c’est la littérature même qu’elle enterre). C’est donc sous la coupe d’une authentique censure que nous écrivons et dessinons désormais.
Le livre de Jeanne Le Peillet et Wouter Krokaert fait la nique à cette censure. Et mieux, ce livre esquisse un espace de rencontre où il est encore possible d’établir un contact entre l’enfance et le monde adulte. Les fantasmes de l’enfant s’y affirment sans ambiguïtés et de même ceux de l’adulte. C’est peut-être, et le thème du paysage incite à penser cela, la possibilité d’une nouvelle innocence que ce livre esquisse à travers les dessins. Un monde sans arrières-pensées, un monde où l’enfant peut assumer son être et sa relation finalement fantasmatique au monde adulte (cf. les dents de vampire et le sein débordant de la chemise du dessin de la couverture). Un monde où l’adulte peut se tourner vers l’enfance et maintenir malgré tout ses qualités propres.
Dans notre société où il est de bon aloi pour les adultes de singer l’adolescence et de mimer les enfants qui parlent pour rire (cette scie de langage « je rigole » qui a un tel succès sur tous les plateaux télévisuels montrent lamentablement l’échec du monde soi-disant adulte à s’assumer comme tel), la lecture du livre de Jeanne Le Peillet et Wouter Krokaert s’impose de toute urgence.
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Holeulone à Orléans
Holeulone
Création 2006
À voir les 12 décembre 2006 à 20h30 et 13 décembre 2006 à 19h00
au Centre Chorégraphique National d’Orléans (Dir.Josef Nadj)
37 rue du Bourdon Blanc, 45023 Orléans, Cedex 1, France
Une bombe de plaisir visuelle qui vous éclate à la figure. RTBF
Fusion poétique entre corps et peinture (animée). Zone 02
Résultant de ses quatre années de processus, Holeulone est la création pivot de l’intense collaboration entre la chorégraphe Karine Ponties et l’artiste visuel Thierry Van Hasselt, collaboration qui a commencé avec la création du solo Brutalis en 2002. Brutalis témoigne d’un lien inusité entre mouvement et image, entre encre et corps. Dans leur plus récente création, Holeulone, le lien se développe davantage : librement inspiré par Charlie, le héro attachant et simple d’esprit de Daniel Keyes dans Des Fleurs pour Algernon, les dessins de Thierry Van Hasselt prennent miraculeusement corps et s’animent. Sous la direction de Karine Ponties, en plus des deux danseurs, des artistes de la lumière, de la littérature, de la musique et de la scénographie ont partagé le processus créatif de Holeulone. À l’unanimité, la pièce reçoit une excellente critique.
La chorégraphe a réalisé le spectacle parfait, où chaque élément trouve sa place dans un ensemble fascinant. Certains rient énormément aux incroyables acrobaties des danseurs, d’autres sont profondément touchés par ces mêmes moments. (…) Les deux sensations cohabitent et parfois même se mélangent faisant de Holeulone un vrai spectacle tout public où chacun pourra trouver son bonheur. Jean-Marie Wynants
Chorégraphie: Karine Ponties
Danseurs: Eric Dommeneghetty, Jaro Vinarsky
Conceptrice Lumières: Florence Richard
Film d’animation: Thierry Van Hasselt
Texte et écriture livre éponyme: Mylène Lauzon
Compositeur: Dominique Pauwels
Décors: Wilfrid Roche
Régie son et vidéo: Joelle Reyns
Durée: 55min
Une production de la Dame de Pic/Cie Karine Ponties en Coproduction avec le Théâtre Les Tanneurs (BE), le Centre Chorégraphique National d’Orléans, l’échangeur Fère-en-Tardenois, le 3 bis F. lieu d’art contemporains (FR), LOD (BE) et Ponec Divadlo (CZ). Avec l’aide des Brigittines (BE) et le soutien de La Communauté française Wallonie-Bruxelles de Belgique.
Le projet a bénéficié de résidences de création dans la salle alternative Endanza à Séville (Espagne), au Centre Chorégraphique National d’Orléans (FR), à la Raffinerie du plan K à Bruxelles (BE), au studio de LOD à Gand (BE), au Ponec Divadlo à Prague (CZ), au 3 bis f. lieu d’arts contemporain (FR), à la Maison Folie Wazemme-Lille (FR), à l’échangeur Fère-en-Tardenois (FR) et aux Écuries à Charleroi (BE).
Tickets et info :
Administratrice: Mylène Lauzon +32 47 333 4552
Tournées: Oonagh Duckworth +32 47 825 1333
Pour plus d’infos sur les projets et tournées lvoir e site de la Dame!
Dame de Pic / Cie Karine Ponties
Artiste et Compagnie en résidence au Théâtre les Tanneurs
75, rue des Tanneurs B-1000 Bruxelles, Belgique
Tel/Fax +32 (0)2 411 9500
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